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COP21 : la société civile haïtienne observe et propose
lundi 28 décembre 2015
« Tous les scénarios climatiques envisagés montrent qu’Haïti fera face à une pénurie d’eau à l’horizon de 2030 », affirme savamment l’ingénieur-agronome Ronex Turenne, de la Plateforme de la société civile sur les changements climatiques, rencontré ce vendredi à Le Bourget, en face du pavillon France.
Pour y remédier, l’ingénieur-agronome entend défendre la préservation des aires protégées marines – au nombre de 14 nouvellement créées à travers le pays par décret – qui, grâce à leur capacité de stockage, seront en mesure de stocker de l’eau (potable, pour la lessive, pour arroser les cultures, pour l’élevage, etc.)
Présente à Paris, grâce à Christian Aid, la Plateforme, qui regroupe au moment de sa fondation, en décembre 2013, 14 organisations de la société civile, compte faire entendre sa voix en réclamant notamment du financement pour la prise en charge des pertes et dommages ainsi que l’implémentation de l’adaptation.
Par ailleurs, Ronex Turenne se réjouit du fait que les quelques remarques produites par sa Plateforme sur les zones humides et les aires protégées ont été retenues dans la version finale de la Contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN) du ministère de l’Environnement. De retour en Haïti, ce dernier projette d’élargir le « membership » de la Plateforme à d’autres organisations locales afin d’intensifier, à travers le pays, son travail de plaidoyer, d’éducation sur l’environnement et sur les changements climatiques, de sensibilisation et de motivation pour aider la population à mieux comprendre le phénomène des changements climatiques et à mieux se l’approprier.
« Pour un pays comme Haïti qui émet seulement 0,03% de gaz à effet de serre, nous avons plus d’intérêt dans l’adaptation que dans la mitigation », a ensuite expliqué Ronex Turenne, qui a sillonné pas mal de pays afin de se spécialiser dans le domaine des changements climatiques. Selon lui, un plan d’adaptation pour Haïti doit prévoir la mise en place d’un ensemble de structures de drainage (pour réduire en cas d’inondation le nombre de victimes), la mise en place des infrastructures (pour pouvoir, en cas de catastrophe, déplacer et accueillir les réfugiés environnementaux), le reprofilage des berges (pour empêcher qu’en cas d’averse l’eau des bassins versants ne détruise pas les cultures), la création de digues et le déploiement des brise-vents.
Envoyé spécial à Paris